Le vélo serait-il magique ? Alors qu’autour d’elle, les adultes s’affligent tant les nouvelles diffusées par la radio sont désespérantes, alors que la mauvaise humeur se fait envahissante et que la journée s’annonce grise, il suffit à Rosie au prénom prédestiné d’enfourcher son vélo pour que le paysage qu’elle traverse se pare de couleurs radieuses. Tandis qu’elle pédale, c’est un monde de sensations excitantes qui s’ouvre à elle : les herbes hautes fouettent ses mollets et le vent fait voler ses cheveux. Portée par son imagination, elle chasse le bison dans la montagne. Sur sa route, elle rencontre ses copains Max et Simon. Avec eux, place au jeu, place au rêve, place à l’aventure, place au rire, place au frisson et à la saveur unique d’une glace gratuite. Et si, lors du retour, la pluie se met à tomber, qu’à cela ne tienne, les trois super-héros chantent à tue-tête pour se réchauffer.
De retour à la maison, rien qu’à voir les trois lascars trempés, le papa de Rosie si grincheux ce matin-là leur prépara de bonnes crêpes : il avait retrouvé sa bonne humeur. La morale de l’histoire : mieux vaut ne pas écouter la radio. Par contre, rien de mieux qu’enfourcher son vélo et partir à l’aventure !
On a pris grand plaisir à découvrir Rosie à vélo, toute petite dans de vastes paysages presqu’abstraits. On a aimé la voir pédaler de face, la voir dévaler vertigineusement la colline, la voir faire des cabrioles. On a beaucoup aimé son vélo rouge : qu’il roule, qu’il passe de main en main, qu’il emporte deux enfants dans sa course ou qu’à l’arrêt, il soit appuyé contre un mur… Grand plaisir également de découvrir les maisons folles d’Anne Laval. Si Rosie, Max et Simon jouent à deviner qui y vit, les lecteurs pourraient, à leur tour, faire d’amusantes propositions.
Michel Defourny