Delphine Bournay, Le chaperon rouge, le loup et la dessinatrice – L’école des loisirs 2025

Encore un chaperon rouge ! Un de plus. Pas évident de dessiner une nouvelle version d’un conte célébrissime. Surtout si les personnages sortent de leur rôle, interpellent l’illustratrice et manifestent des exigences. Delphine Bournay a beau y mettre du sien. Essayer et encore essayer de les satisfaire, la fillette et l’animal ne sont jamais contents.

Ici, ça coince ; là, on comprend rien. Là, faut zoomer. Non ! Oui ! Non ! Et les problèmes de s’accumuler !

Jusqu’à ce que, lassée par de pareils râleurs et puisqu’après tout l’histoire est bien connue, Delphine prenne une décision radicale. La nouvelle version sera abstraite : « du rouge pour le chaperon, du jaune pour la galette et du marron pour le loup. » Et le reste à l’avenant. Ce sera plus facile, prétend Delphine.

Voyez la précipitation du loup lorsqu’il traverse la forêt pour se rendre chez la grand -mère. Fermez les yeux lorsque l’insupportable carnage éclabousse de rouge la page : avalée la grand-mère, dévoré le chaperon rouge. Finalement, après l’irruption des chasseurs, après les retrouvailles chaperon et mère-grand, c’est un « Miam Miam » réconfortant et sonore : galette mangée.

Delphine Bournay réussit son coup, un super mixte BD/figuration/abstraction.

Michel Defourny

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