Misé misé, je vais vous raconter une histoire…
Nous sommes en Côte d’Ivoire et plus précisément au bord du Parc national de la Comoé , célèbre pour sa flore et surtout pour sa faune… hippopotames, éléphants, buffles, antilopes-cheval et un très grand nombre d’espèces d’oiseaux. Lors de classes vertes organisées au village de Kakpin où travaillent dans une station de recherche une équipe d’employés ivoiriens et le biologiste Erik Frank, c’est à la demande de la journaliste Camille Lavoix qu’écolières, écoliers et quelques adultes ont raconté dans leur langue, en koulango et en lobi, des contes d’animaux qui continuent à circuler dans la région, témoignant à la fois de la richesse des traditions orales et de la biodiversité de la Comoé. Dans cet album publié à La Joie de lire, en voici 11. L’un explique pourquoi l’hyène pleure toujours, un autre pourquoi le cabri a une petite queue, un troisième, pourquoi les termites mangent du bois, pourquoi l’antilope-cheval porte un masque et ainsi de suite,… « Les différentes versions ont été mélangées et éditées comme une petite musique dans le respect des expressions et des tournures locales », commente Camille Lavoix.
Les illustrations ont été confiées à Vyara Boyadjieva qui dépeint avec vivacité des moments de vie villageoise, met en scène les protagonistes de ces récits étiologiques. Et, dans la séquence finale qui s’étend sur quatre double pages, elle n’hésite pas à mêler des enfants d’aujourd’hui aux animaux héros de la course folle remportée malicieusement par la petite tortue Houro. Tandis que l’album se ferme par une image panoramique du fleuve qui a donné son nom à la région, on la voit sauter, suivie de peu par Ko l’antilope qui avait accepté de la prendre sur son dos.
Michel Defourny