Gaëtan Doremus, Rosie – Le Rouergue 2020

Elle est drôlement sympa la petite Rosie, avec sa bouille toute ronde, ses deux grands yeux et ses huit pattes toutes fines. Pas de chance pour une araignée, elle a perdu son fil. Elle s’est donc mise en chemin pour le retrouver. Ah ! que le monde est vaste et que sont bizarres les êtres qui l’habitent : il en est qui s’amusent dans les arbres et qui, la tête en bas, se suspendent à des lianes ; il en est qui se traînent sur le ventre parmi des champignons aux couleurs visqueuses ; il en est des géants qui vous méprisent et d’autres qui vous menacent. A tout bout de champs, Rosie croit voir son fil. Mais non ! C’est un fil de pêche, un lacet, un fil de cerf-volant, des fils électriques, les moustaches d’un chat… Et le lecteur, fin observateur, avait remarqué qu’à chaque fois, elle se trompait de couleur. Si, finalement, elle aperçoit sa maman et son fil rose, force est de constater que dans sa quête elle n’a rencontré qu’indifférence et même hostilité. Au long du parcours, nous l’avons vue affairée, réjouie, inquiète, pressée, déçue, désespérée, entêtée. Il suffisait de regarder ses pattes, elles disaient ce que ressentait la petite araignée. A-t-on jamais vu pattes aussi expressives !

Michel Defourny

 

 

 

 

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